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"Tolerance Zero"

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Sam'
Sam'
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MessageSujet: "Tolerance Zero" "Tolerance Zero" I_icon_minitimeMer 1 Juin - 14:13

Voila une courte nouvelle que j'ai ecrit. Elle raconte une France controlé par un regime totalitaire.
On assiste à la tragique journée de David, un jeune policier secretement revolté contre son " gouvernement ".

J'attend vos impressions Smile Bonne lectures !

Tolerance Zero


Lorsque son réveil sonna, David n’entendit pas tout de suite la pluie qui tombait sur les toits. Il prit d’abord le temps de sortir de son cauchemar, et arrêta le réveil subitement. Il resta dans son lit quelques minutes, pensif, puis se décida à se lever pour regarder par la fenêtre : dehors il pleuvait des cordes, ce qui lui donnait encore moins envie de partir travailler.
David Vuillemin était lieutenant et travaillait pour le gouvernement français. A ses débuts, David était satisfait de son emploi : peu d’heures de travail et un salaire élevé. Son poste à la Police Française se résumait à surveiller puis arrêter les personnes ne respectant pas les lois imposées par le Parti Anonyme à son arrivée au pouvoir. Mais depuis quelques mois, son travail était devenu un cauchemar. Le Gouvernement Français avait cru bon d’élargir les lois comme il le voulait, et le travail de David était devenu intensif et ignoble. Il devait maintenant arrêter des personnes suivant leur style vestimentaire, leur préférence sexuelle et même parfois leur taille. Il savait comme tout le monde que ces gens seraient exécutés… Chaque jour de travail était maintenant une douloureuse épreuve pour David, il se rendait compte peu à peu que le Parti Anonyme avait installé un régime totalitaire.
David sortit de ses pensés et alla allumer sa machine à café. Il regarda son salon avec dégoût : sans sa bibliothèque, cette pièce était maussade. Le gouvernement avait en effet supprimé tout genre de littérature un an auparavant, et les livres de David avaient été brûlés. Tout ce qui lui restait de personnel était un magnifique tableau d’art contemporain. Il but son café en vitesse et alla prendre une douche. En sortant il enfila son costume. Puis il sortit de son appartement en soupirant.
Dehors, la population était comme un immense élevage de clones. Ils étaient tous semblables : coupes de cheveux réglementaires, costumes et tailleurs obligatoires, mêmes leurs expressions semblaient identiques. Aucune femme n’était maquillée, aucune ne portait de bijoux : seules les montres et les rares alliances étaient autorisées. De plus il n’y avait aucun enfant, ce qui rendait le paysage urbain encore plus terne : en effet, ils étaient tous arraché à leurs parents dès l’âge de trois ans pour suivre jusqu'à leur majorité une éducation parfaite, créée à l’image du Gouvernement. Des policiers accompagnés de chiens trainaient à chaque coin de rue et les routes étaient remplies d’affiches portant le symbole rouge sang « A » sur un fond noir : c’était le symbole du Parti Anonyme.
David marcha pendant quelques mètres. Pour ne pas regarder la rue qui l’entourait, il s’amusait à compter les dalles du sol jusqu'à l’arrêt de bus. Puis il prit un car qui l’emmena au Commissariat de Paris.
Pendant les quelques minutes de trajet, David ferma les yeux. Quand il les rouvrit il eut un frisson : à sa droite se tenait un immense bâtiment rempli d’affiches de propagande et de portraits du président, à l’entrée deux immenses statues représentant des athlètes antiques surplombaient la foule. Il descendit du bus lentement. En arrivant il salua ses collègues à la hâte, et fila dans son bureau. Il s’assit puis réfléchit.
David repensa à l’arrivée du Parti Anonyme au pouvoir. C’était en 2013, la crise financière était à son apogée et jamais la France n’avait connu un taux de chômage aussi élevé. Désespérés, les Français s’étaient tournés vers un nouveau Parti d’extrême droite, qui promettait aux citoyens de s’enrichir en faisant de la France la principale puissance économique. Il promit aussi de rendre la France aux Français d’origine.
En quelques semaines, les manifestations et les campagnes du Parti Anonyme devinrent fréquentes et habituelles. Jusqu’aux élections présidentielles, où le leader du Parti se présenta et fut élu président de la République, qui, très vite n’en fut plus une : le gouvernement était unique, un seul parti et un seul dirigeant, ce qui rimait avec une seule façon de penser. La liberté d’expression n’existait plus, de plus cette nouvelle politique avait rejetée et exterminée tous les étrangers, les homosexuels et les croyants de religion différente que le christianisme : toute personnes qui soit disant volait le travail des « vrais » français. Après cette première vague de terreur, elle censura l’accès à l’Internet et aux médias pour un meilleur contrôle de la population : les Français furent très vite endoctrinés et laissèrent s’installer un climat de surveillance perpétuel.
Finalement la littérature fut décimée, la poésie détruite, la musique réduite au silence et le cinéma éteint … Toute la culture avait été anéantie, l’art appartenait désormais a un passé oublié. Les gens tombèrent dans l’ignorance et devinrent naïfs et faciles à manipuler. La dictature était basée sur le contrôle de l’économie : en effet, qui contrôle l’économie contrôle l’industrie et le peuple.


David sortit très vite de ses réflexions quand la porte de son bureau s’ouvrit : un homme d’une trentaine d’année entra dans le bureau un dossier à la main. C’était Karl, un ami et collègue de David. Avec ses épaules extrêmement larges et ses avant-bras gonflés au maximum, Karl avait surtout l’allure d’un biker reconverti.
« La journée commence bien ! dit ce dernier en jetant les pochettes sous les yeux de David. Un homme de trente ans est accusé de diffamation envers le président, on doit procéder à l’arrestation dans quelques minutes, il a été repéré dans un terrain de jeux pour enfants avec sa fille, et l’équipe est déjà en place. »
David ouvrit la pochette et lut le dossier : Marc Macrelle, trente ans, né le 18 Juin 1985, employé comme serveur dans un restaurant. David sauta quelques informations pour vérifier l’identité de celui qui avait dénoncé Macrelle. C’était sa voisine, une personne âgée qui touchait une maigre somme en guise de retraite. Pour cette délation, elle avait eu une prime. Bien sûr, rien dans le dossier ne prouvait la culpabilité de Macrelle.
« Dépêche toi, on nous attend, ajouta Karl quand David eut terminé.
- Karl, ça craint, chuchota David, on va arrêter un homme sous les yeux de sa fille alors que rien ne prouve qu’il ait commis cet acte.
- Tu es fou ! Ne dis pas ça, on risque d’être entendu ! Et dépêche toi, je t’attends dehors. »
David essuya a l’aide de sa manche les gouttelettes de transpiration de son visages : Il était clair qu’il ne pouvait plus exercer ce métier, et qu’un jour il dirait le mot de trop.





David prit le dossier mais en fit tomber quelques feuilles : il se pencha pour les ramasser et lu la seconde fiche d’arrestation : Un homme de vingt-neuf ans, sans enfant et qui, apparemment, ferai partie de la police française. Le motif était « possession d’objet illégal » : une peinture contemporaine. Alors le sang de David se glaça, lui aussi possédait une peinture a l’huile totalement illégal, elle se trouvait justement au dessus de son lit : le dernier objet qui représentait la liberté d’expression et qui, pourtant, était interdit.
David resta pétrifié plusieurs secondes. Son sang se glaça, son cœur s’accéléra brutalement. Sur la seconde fiche d’arrestation, il aperçut sa photo d’identité et plusieurs informations sur sa vie : David Vuillemin, vingt neuf ans, né le 7 Juillet 1986 dans un village perdu de Corse, sans enfant, employé à la police française. Motif de l’arrestation : possession d’un tableau d’art à son domicile. David transpirait abondamment et ne pouvait plus bouger, fixant sa photo d’identité faite cinq ans avant le début de la dictature. C’était l’époque où il pouvait encore admirer des splendides peintures dans son appartement et lire les romans qui lui plaisait. Il savait qu’aujourd’hui la possession d’objets d’art était interdite et punie d’emprisonnement, voire d’exil…

Il se releva doucement, enfila son manteau et regarda la pluie tomber dehors. Il se dit que c’était à son tour maintenant. Et qu’il ne pouvait pas reculer devant son destin. David sortit du bureau, ferma à clef et alla rejoindre son ami Karl. Sans lever les yeux, sans rien regarder, acceptant son destin.

Samy POLLET-VILLARD
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Bakwe
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MessageSujet: Re: "Tolerance Zero" "Tolerance Zero" I_icon_minitimeMer 1 Juin - 20:25

Ah, j'ai vraiment apprecié ta "fiction", si mes calculs sont bons, l'histoire se déroule en 2015 ^^

Ce que j'ai aimé c'est le rythme de ta nouvelle, on commence avec un rythme lent qui s'accelère et qui s'emballe puis.... tout redeviens lent. Et ç'est plaisant à lire.
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MessageSujet: Re: "Tolerance Zero" "Tolerance Zero" I_icon_minitimeDim 5 Juin - 18:32

Intéressant. Ça m'a fait penser à Equilibrium pour le background, et Minority Report à la fin..

Et j'aime pas du tout ce genre de discours :
Spoiler:
Mais bon, c'est perso.
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MessageSujet: Re: "Tolerance Zero" "Tolerance Zero" I_icon_minitime

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